vendredi 9 septembre 2016

une année

"Elle n'est partie que pour une année scolaire. Elle reviendra vite!" "C'est génial pour elle." "Si jeune, quel courage!" "Moi je ne pourrais pas, en plus en suisse allemande…"

Je reste. Là. Sans elle.
Je suis fière, oui. Très fière. Et la joie de la voir forte, heureuse, curieuse me remplit le coeur. 
Mais mon coeur il s'en fout. Il a un trou. La joie le traverse, mais il reste creux, vide, bizarrement lourd.

C'est l'occasion de communiquer autrement. Nous partageons l'écriture. Avec les moyens actuels le contact n'est pas rompu, il change. Et puis c'est un plaisir de lui faire des surprises postales. Le lien est là, fort, intime, vivant. La distance ne fait que le souligner.

Elle a appelé. Le téléphone, je hais ça. J'entends sa voix, je ne la reconnais pas. En plus ces trucs modernes ont un son de merde. J'ai de la chance, ça n'a pas coupé. Mais de l'entendre, ça réveille le désir de la voir, le besoin de la sentir tout contre moi.

Elle est partie pour une année.
Et le glas de son enfance a sonné,
en avance

d'une année. 

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